jeudi 28 juin 2012

Hoichi, le joueur de koto (conte japonais)



Il était une fois, Hoichi, un joueur de koto. Hoichi vivait au temple d’Akama où un moine lui avait appris à jouer du koto, une sorte de cythare. Et, Hoichi avait vite dépassé tous les joueurs de koto de la ville.
Un soir d’été où Hoichi faisait brûler un bâton d’encens, il sentit une présence étrange et entendit…...
- Hoichi ! Hoichi !
- Qui m’appelle ?
- Hoichi !
- Mais qui êtes-vous ? Excusez-moi ….. Je ne vois pas. Je suis aveugle.
- Je suis un samouraï, un guerrier. Suis-moi !
Intrigué, Hoichi prît son koto et se leva.
- Monseigneur, le joueur de koto est là.
Le samouraï toucha l’épaule de Hoichi qui salua respectueusement avant de s’asseoir et de sortir son koto de son fourreau. La nuit était déjà bien avancée quand le samouraï raccompagnant Hoichi au temple lui confia :
- Mon Seigneur dit que ta musique charmerait même les oiseaux ! Il veut que tu viennes jouer pour lui les six prochaines nuits.
- Je viendrai.
Le lendemain soir, à la même heure, Hoichi entendit :
- Hoichi ! Hoichi !
- Je suis prêt !

De même, les soirs suivants. Mais un jour, Hoichi entendit son maître lui dire :
- Hoichi que fais-tu la nuit quand tu quittes le temple?
- Maître, je joue du koto à la cour du seigneur.
- Quel seigneur ?
- Celui du samouraï qui vient me chercher le soir en m’appelant par mon nom.
- Quel chemin prenez-vous pour arriver chez le seigneur ?
- Maître, nous traversons un pont en bois. Puis, nous prenons un chemin qui sent les plantes sauvages. Au bout d’un certain temps, le samouraï pose sa main sur mon épaule alors je sais que nous sommes arrivés.
- Tu n’as pas peur de suivre le samouraï?
- Au contraire, maître, comme le vent je file derrière lui.
- Hoichi, le samouraï est un fantôme. Il t’emmène sur la tombe de l’empereur Antoku, mort il y a quelques centaines d’années. Tu ne dois plus le suivre. C’est dangereux. Je vais inscrire une prière sur ton corps pour te protéger et te rendre invisible au samouraï.
Le soir qui suivit, le samouraï appela :
- Hoichi ! Hoichi !
Hoichi demeura immobile, assis en tailleur à côté de son koto. On aurait dit une statue.

- Le koto est là mais où est Hoichi …. Le fantôme chercha partout dans le jardin quand, soudain, il remarqua à côté du koto les deux oreilles de Hoichi qui flottaient dans l’air.
- Ah Hoichi est là mais il n’a plus de bouche pour me répondre ! Je ne peux pas faire attendre plus longtemps mon Seigneur, je dois l’emmener avec moi.

Il attrapa les oreilles de Hoichi et les tira si fort qu’il les arracha ! Le lendemain lorsque le maître se leva, il remarqua une tâche de sang à la place des oreilles de Hoichi.
- Hoichi, le fantôme a emporté tes oreilles ! Je te demande pardon ! J’avais oublié d’y inscrire la prière !
Certes, Hoichi n’avait plus d’oreilles mais, grâce à son maître, il avait échappé au fantôme.





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