Il était
une fois, un jeune pêcheur, Taro. Un matin, prenant sa barque, il aperçut des
garçons qui s’amusaient à tourmenter une
petite tortue.
- Mais ça
ne se fait pas de faire souffrir un animal! Laissez cette pauvre tortue
tranquille!
- Oncle
Taro si on t’obéit, qu’est que tu nous donneras ?
- Je vous
offrirai une toupie.
Taro prît
délicatement la petite tortue et la remit à l’eau.
-
Au-revoir petite tortue ! Au-revoir !
Et il
partît pêcher en mer.
A son
retour, Taro alla acheter une toupie pour les garçons et, comme il était
généreux, il prît aussi un cadeau pour ses parents. Quelques jours plus tard,
Taro avait jeté son filet au large, lorsque, brusquement, le vent se leva.
Debout, Taro ramait de toutes ses forces pour revenir vers la côte mais la
barque chavira. Taro perdît connaissance et se sentit entraîné vers les fonds.
Quand Taro se réveilla, il était assis sur le dos d’une grande tortue qui lui
parla.
-
Taro-san, monsieur Taro, vous avez sauvé mon fils des mains d’enfants cruels.
Je vous en suis reconnaissante et je vais vous le prouver en vous emmenant au
palais de la princesse de l’océan Otohimé-sama.
- Aimable
Taro, sois le bienvenu. Ce soir, je donne une grande fête en ton honneur.
Dans le
salon de cristal, Taro vit danser des poissons aux mille couleurs. Il goûta à
des beignets de fruits de mer et à des gâteaux de riz servis par d’élégantes
pieuvres rouges. Ensuite, la princesse chanta en s’accompagnant au koto une
sorte de cithare.
Sakura
Yayoi
no sora wa
Kasumi
ka kumo ka
Nioi
zo izuru
Izaya,
izaya,
Mi ni yukan
Cerisier (bis)
Le ciel du mois de mars est éternel
Brume et nuages se dissipent
Allons voir (bis)
allons voir les cerisiers...
Taro ne
s’apercevait pas du temps qui passait. Il vécut une année heureux sans soucis.
Puis, peu à peu, il se mît à penser à sa famille et il eût envie de retourner chez
lui.
- Belle
princesse, vous m’avez donné beaucoup de bonheur …. mais il est temps que je
rentre à la maison.
- Taro je
regretterai ton départ mais fais ce qu’il te plaît. En signe d’amitié, accepte
ce Tamaté-bako, cette boîte…ne l’ouvre jamais.
Taro s’inclina
profondément pour saluer la princesse et s’en alla.
En un rien
de temps, la grande tortue le déposa au rivage. Taro courut vers sa maison, il
avait hâte de retrouver sa famille. Mais ….à l’endroit où aurait dû se trouver
sa maison il y avait un jardin avec des arbres centenaires.
Il alla au
village pensant y trouver la réponse aux questions qu’il se posait…. mais au
village il ne reconnut rien ni les maisons ni les personnes qu’il croisait !
Inquiet, il se dirigea vers un vieillard et en s’inclinant lui demanda :
- Est-ce
que vous connaissez la maison d’Urashima Taro?
Oh non,
il n’y a personne de ce nom au village ……mais … mais laissez-moi réfléchir….il
y a bien longtemps quand j’étais petit, j’ai entendu mon grand-père raconter
qu’un gentil garçon du nom d’Urashima Taro avait disparu en
mer un
jour de tempête et que ses parents en sont morts de chagrin.
- Vous
avez entendu ça quand vous étiez petit ?
Taro n’en
revenait pas ! Comment était-ce possible qu’une année passée au palais de la
princesse corresponde à cent ans sur terre. Pendant qu’il réfléchissait, il
regarda la boîte que la princesse lui avait offerte.
Et si
j’ouvrais cette boîte ? Que peut-il m’arriver de pire que ce que je vis en ce
moment ? pensa-t-il en ouvrant la boîte. Une fumée blanche s’en échappa et
l’enveloppa. Alors, ses beaux cheveux noirs devinrent tout blancs,
son dos se
voûta, ses mains se mirent à trembler et, Taro ressembla à un très, très, très
vieux monsieur. Et oui la princesse, en signe d’amitié, avait offert à Taro
l’éternelle jeunesse et avait enfermé dans la boîte sa vieillesse.
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